CM 4 Littérature comparée

CM 4 Littérature comparée
       S2
2013-2014

Amertume de Lampedusa, il ne prend pas position en faveur des Bourbons ou des révolutionnaires.
Description du roi :
Portrait émaillé de beaucoup d’adjectifs péjoratifs (blondasse, violacé…). Il ne nous dépeint pas un roi élégant mais un roi ridicule, négligé. Il use de phrases à double sens indignes de son rang. Le dialecte napolitain du roi et sa forme de familiarité trop poussée est opposé à l’Italien châtié du prince. Roi sans tenue ni pensée politique, il représente les Bourbons et donc la nécessité de changer de régime. Les officiers piémontais (comme Cavraghi) sont plus élégants que lui.

Traitement du thème Historique :
Lampedusa a beaucoup recours à l’anticipation :
p.104 => avions supersoniques
p. 112 => analyses d’urine et de sang
p. 161 => lapsus du maire conforme à la réalité à propos des égouts qui serons achevés en 1961
p. 121 => futur du Medigiorno, évocation des »snob »
P. ? => Evocation de la voiture d’enfant d’Eisenstein : scène du Cuirassé Potemkine
P. 282 => allusion à la seconde guerre mondiale (=> idée qu’Angelica et Concetta n’ont jamais pu se piffrer).
p. 237 : mention des bombes de 1943 dans la scène du bal.





Tradition et continuité :



P. 13 : « charmes plus que séculaires », p. 91 : « recettes centenaires » des nones, p. 201 : « l’arôme séculaire du ragout » => plats et objets ont tous une histoire, presque une vie propre.
« Princes parmi les Dieux » : Don Fabrizio est aux hommes et à sa famille ce que Jupiter est aux Dieux.
Les fresques semblent avoir une vie dans une maison idéalement vide (renvoient aux pièces abandonnées visitées par Angelica et Tancredi). La maison semble animée, avoir une vie propre.
Le roman est empreint d’une nostalgie certaine, qui rapproche Lampedusa de Proust => intuition que les perceptions font le souvenir.
La nouvelle Italie : les objets ont une valeur monétaire plus qu’une valeur familiale et sentimentale (commentaire de Don Calogero p. 237)
Don Fabrizio est né en 1810, la fin du roman se déroule en 1910 : le roman s’étend donc sur 100 ans et 3 générations.
Déclin sur trois générations, mais aussi « temps d’éducation » des Sédara : de « rustres efficaces » ils deviennent des « gentilshommes sans défense ».


La marche de Radezky : commentaire


Principe d’hérédité qui rejailli trois générations plus tard OU fantasme de la vie paysanne. Apparait comme un manque de l’expérience des origines, idéalisation du mode de vie paysan par Charles-Joseph => quasi tableau de l’Angélus de Millet, otium pastoral opposé à la corruption de la ville.
Vision paradoxale de la descendance qui ne va pas vers l’avenir mais se tourne vers le passé. Texte dur la nostalgie.
Charles-Joseph est envoyé en Moravie, il a alors une aventure avec madame Slama.
Indicateur de mal être social : il n’est pas heureux d’être officier de cavalerie.
Retour mental à Sipolje, uniquement présenté comme slovène : Trotta n’est ni Autrichien ni Hongrois, il appartient à l’un de ces peuples marginaux soumis par l’empire.
L’intégration à l’empire est une aliénation qui s’oppose à une origine paysanne qui devient peu a peu mythique.
Pour certains le cas de la minorité slovène assimilé par l’empire n’est qu’un exemple qui vaut pour la minorité juive : à la fois intégrés et marginaux.
Les slovènes sont géographiquement et mentalement en marge de l’empire, ils ne sont pas vraiment acceptés par la bourgeoisie autrichienne et hongroise =>voir l’histoire du préfet François, serviteur modèle de l’empire, hanté par son désir d’assimilation. La génération suivante, celle de Charles-Joseph, a perdu ce désir d’intégration et fini pourtant dans le grand charnier de la guerre de 14.
Il manque la moitié de l’origine de la famille Trotta : celle du côté des femmes.
Charles-Joseph ne parle pas slovène mais il considère cette langue comme le signe d’une intimité perdue.
Il mène une vie proche de celle des paysans mais en Bohême : Sipolje devient une sorte de métaphore, un nom, une image du bonheur perdu (pas de description ni de situation géographique). Mise en place d’une sorte de légende familiale, Charles-Joseph a conscience qu’il ne sera jamais à la hauteur de son grand-père (il sauve le portrait de l’empereur dans un bordel => clin d’œil).
Les chants slaves des soldats : Charles-Joseph pense naïvement que son grand-père les aurait compris =>image d’un monde slave par opposition au monde autrichien qui est germaniste.