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 Economie Politique - Chapitre 1

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MessageSujet: Economie Politique - Chapitre 1   Economie Politique - Chapitre 1 I_icon_minitimeJeu 24 Avr - 10:56

Économie Politique - Chapitre 1
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MessageSujet: Re: Economie Politique - Chapitre 1   Economie Politique - Chapitre 1 I_icon_minitimeJeu 24 Avr - 10:58

Economie Politique
Chapitre 1 : Quelques éléments sur la crise financière et économique 2007-2013




  1. La question de la dette

Quand on parle de la dette, les hommes politiques expriment leur désarroi.
François Fillon : « Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un Etat qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un Etat qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ca ne peut pas durer » - en 2007 lors d’une visite en Corse.
Michel Sapin (ministre du travail) : « Il y a un Etat, mais c’est un Etat totalement en faillite » sur radio J le 27 janvier 2013.
Les hommes politiques disent que l’Etat est en faillite au début de leur mandat afin de remettre la faute sur le gouvernement précédent.

  1. Qu’est-ce que la dette publique ?

On parle d’une trop grosse dette publique qui amène un risque de faillite.
. La dette publique est la dette de l’ensemble des Administrations Publiques.
Les Administrations Publiques sont composées de :
- L’Etat : ce sont les administrations centrales. L’Etat a son budget propre.
- Les Collectivités Territoriales : les mairies, les Conseils Généraux, les Départements, les Régions.
- Les organismes de protection sociale (Sécurité Sociale, Pôle Emploi…).
Toutes les administrations publiques ont chacune leur budget.

La dette publique c’est donc la somme de la dette de l’Etat, des Collectivités territoriales et des organismes de protection sociale.
. La dette est le résultat d’une transaction financière qui a eu lieu entre 2 agents : un prêteur et un emprunteur. Elle inclut 2 flux : un flux monétaire et un flux réel/financier. Une transaction est toujours composée de deux flux.
L’emprunteur livre une créance en échange de monnaie. Cette créance est une promesse de remboursement permettant de récupérer la somme prêtée et le payement d’un intérêt. L’emprunteur dispose d’argent immédiatement en échange d’une promesse d’argent supérieur.
. Une créance est un actif, c’est-à-dire quelque chose qui a de la valeur.
La dette est une transaction, un échange d’ordre temporel : on échange de l’argent immédiatement contre une créance qui nous rapportera de l’argent plus tard. De plus, le montant de l’intérêt sera plus ou moins élevé selon le temps.
L’intérêt représente le temps.
. La valeur de la créance dépend du montant de la somme promise au remboursement (la
somme prêtée) et du montant du taux d’intérêt.
Le taux d’intérêt est un rapport entre l’intérêt versé et la somme empruntée. Il est exprimé en pourcentages. Les intérêts se cumulent et deviennent de plus importants : on paie des intérêts sur les intérêts.

Taux d’Intérêt : somme de départ x taux d’intérêt ^ nombre d’années.
La valeur de la créance dépend aussi de la
fiabilité de l’emprunteur : les personnes ont des capacités de remboursement différentes.

  1. Quand est-on en faillite ?

. La faillite est l’incapacité de faire face aux paiements de ses dettes. Cette incapacité peut venir de deux situations.
- Cela peut provenir d’une incapacité d’accès à la monnaie. C’est un problème de
liquidité.
La liquidité c’est l’incapacité d’accéder à la monnaie. Plus l’accès est simple à la monnaie, plus la situation financière et patrimoniale est liquide. Ce problème d’accès à la monnaie peut être provisoire. La personne peut disposer de biens de valeurs tout en étant incapable de les utiliser pour payer ses dettes. La personne est dite solvable si le patrimoine qu’elle possède n’est pas sous forme de monnaie. Elle a alors un faible accès à la monnaie.
- Cela peut être un problème de
solvabilité. On est dit insolvable lorsque l’on possède un patrimoine à valeur négative, c’est-à-dire que la somme de tous les actifs est inférieure à l’ensemble du passif (des dettes).
> En général, pour que la faillite soit avérée, il faut être à la fois dans une situation d’insolvabilité et dans une situation d’illiquidité.

  1. Solvabilité et liquidité des administrations publiques françaises

. La solvabilité, c’est lorsque la dette de l’Etat est supérieure à son patrimoine. Le patrimoine de l’Etat est constitué de ses actions, de la valeur du patrimoine immobilier, de la valeur des entreprises, de la valeur des meubles de l’Etat… Calculer la solvabilité de l’Etat en mettant en rapport la dette et les actifs est difficile. Aujourd’hui, la dette de l’Etat français est de 1600 milliards d’euros.
. Il faut aussi calculer l’accès à la monnaie des administrations publiques en comprenant comment l’Etat a accès à la monnaie.
- Les Collectivités territoriales empruntent auprès des banques. Celles-ci refusent très rarement un prêt bancaire pour les Collectivités territoriales.
- L’Etat a accès à la monnaie par l’émission d’
obligations publiques. Une obligation est un petit titre à faible valeur. C’est une créance négociable : celle-ci peut être échangée avec n’importe qui. Pour emprunter, l’Etat divise sa créance en une grande quantité d’obligations. L’Etat s’endette avec les marchés financiers en créant une multitude d’obligations. En France, ce sont principalement les Banques et les Compagnies d’Assurances qui achètent les obligations de l’Etat. Ces obligations peuvent aussi être achetées par des banques étrangères. Il y a eu deux types d’obligations publiques :
. Les « bons du trésor » ou BTF qui ont une durée inférieure à un an : l’Etat a un besoin immédiat de trésorerie.
. Les BTAN (entre 2 et 5 ans) et les OAT (supérieures à 7 ans) : l’Etat a un besoin de trésorerie qui va durer dans le temps.

  1. Les circuits de financement des obligations publiques et la détermination des taux d’intérêt

. Ex : Une OAT de 10 euros à 10 ans à 4% d’intérêt sera remboursée : 10 x 1,04^10 = 14,8€.
Au bout de 3 ans, on peut espérer la revendre 11,24€ car 3 ans sont déjà passés.
. En fait, les taux d’intérêts sont déterminés ex post.
C’est le prix de l’obligation qui détermine son taux d’intérêt. Si le cours de l’obligation reste le même sur plusieurs années, le taux d’intérêt aura donc augmenté.
Ex : Si au bout de trois ans le cours de l'obligation reste à 10€, on en déduira que le taux d'intérêt est monté à : 14,8/10 = 1,48 et ⁷√1,48 = 1,057, soit environ 5,76 %.
Si le prix de marché de l'obligation est tombé à 7 euros, on pourra en déduire que le taux d'intérêt de l'obligation est monté à 14,8/7 = ⁷√2,11 = 1,112 soit environ 11,2 %.
. Sur les marchés financiers, plus une obligation est recherchée plus elle est chère donc plus son taux d’intérêt sera faible. A l’inverse, moins elle est recherchée moins elle est chère donc plus le taux d’intérêt est élevé.

. L’illiquidité d’un Etat c’est son incapacité à avoir accès à la monnaie, c’est-à-dire l’incapacité à emprunter : il n’est plus en mesure d’émettre des obligations à des taux d’intérêts raisonnables. Les acteurs n’ont alors plus confiance en la capacité de remboursement de l’Etat.


  1. L’impact de la monnaie unique sur le financement des Etats


  1. Un processus de convergence et de baisse des taux d’intérêt

. Avant 2007, on observe une convergence des taux d’intérêts : les Etats vont voir leur taux d’intérêt se rapprocher et également baisser.
C’est l’effet recherché de la monnaie unique en Europe. Les titres financiers peuvent circuler librement entre les pays de la zone euro. Avec la monnaie unique, c’est d’autant plus facilité puisque l’on perd les risques de change. Auparavant la valeur des monnaies était différente et changeait. Il y avait donc un risque puisque le remboursement de la créance pouvait se faire dans une monnaie ayant moins de valeur : il y avait alors une perte.
On a fait disparaitre les taux de change avec l’instauration de la monnaie unique en Europe.
Les épargnes des pays européens peuvent donc financer les dettes des autres pays européens.
. Avec une monnaie unique, on va pouvoir augmenter la taille du marché : on va plus facilement pouvoir revendre un titre, il y a plus d’acheteurs potentiels puisque la monnaie est la même pour tous. Le fait qu’on puise revendre facilement ses créances rend plus liquide les obligations. Un titre liquide est un titre que l’on peut plus facilement transformé en monnaie. Puisque les pays appartiennent à la même zone monétaire, la capacité de trouver un acheteur est beaucoup plus élevée. La monnaie unique a rendu plus liquides les obligations publiques. Ces obligations avaient alors plus de valeur ce qui a permis de diminuer les taux d’emprunt des Etats (notamment les petits Etats).
. La valeur de la créance dépend donc du montant de la somme empruntée, du montant du taux d’intérêt, de la fiabilité de l’emprunteur et de la liquidité de la créance.
> L’intérêt de l’euro était de rendre plus liquide les obligations afin de diminuer les taux d’intérêts. On accroit donc la taille du marché ce qui permet d’améliorer la liquidité de l’obligation donc d’augmenter sa valeur et de diminuer son taux d’intérêt.

  1. La divergence des taux d’intérêts avec la crise de 2009

. Avant 2007, on ne s’intéressait pas à la fiabilité de l’emprunteur. La crise de 2009 est très importante : elle entraine une divergence des taux d’intérêt et des conditions d’emprunt des Etats. Il y a une diminution de l’activité économique partout en Europe.

La récession économique de 2009 en Europe
UE 25
Allemagne
France
Italie
UK
USA
Grèce
-4,3%
-5,1%
-2,7%
-5,5%
-4,4%
-3,5%
-3,3%


. La crise bancaire issue de la crise des « subprimes » et de la faillite de Lehmann Brother a créé un « Credit Crunch » qui a affaiblit les économies européennes.
La décroissance économique va entrainer une baisse de l’activité économique. Cette baisse de l’activité économique va entrainer une diminution des recettes publiques (moins d’impôts car moins d’activité) et une hausse des dépenses (moins d’activités donc plus de chômeurs donc plus d’allocations + aides aux entreprises). Le déficit public va alors augmenter et devenir important.


Lorsque les prêteurs voient l’augmentation des déficits publics, ils se demandent si les Etats vont pouvoir rembourser leur dette. On a alors différencié les Etats qui pourraient remboursés et ceux qui ne pourraient pas. Cela explique la divergence des taux d’intérêts.
Auparavant, chaque Etat était assuré de l’épargne de ces habitants. Avec la monnaie unique, tous les Etats peuvent acheter n’importe où : on va alors acheter des obligations aux Etats les plus sécurisés. Certains pays vont donc bénéficier de la crise tandis que d’autres vont être en situation d’illiquidité (accès difficile à la monnaie). Les Etats en situation d’illiquidité vont donc voir leur taux d’intérêt augmenter tandis que les taux d’intérêt des Etats bénéficiant de la crise vont diminuer.

  1. L’origine de la crise de financement en Europe

Caractéristiques économiques de quelques Etats européens en 2007
Pays
Croissance du PIB
Dette des A.P
Déficit des A.P
Balance Commerciale
Balance Courante
Allemagne
+ 3,3%
65,2%
+ 0,2%
+ 7,0%
+ 7,4%
Espagne
+ 3,5%
36,3%
+ 1,9%
- 6,5%
- 10,0%
France
+ 2,3%
64,2%
- 2,7%
- 1,4%
- 1,0%
Grèce
+ 3,5%
107,4%
- 6,5%
- 11,1%
- 14,6%
Italie
+ 1,7%
103,3%
- 1,6%
- 0,3%
- 1,3%
Irlande
+ 5,4%
25,1%
+ 0,1%
+ 9,9%
-5,4%
Pays-Bas
+ 3,9%
45,3%
+ 0,2%
+ 8,9%
+ 6,7%
Portugal
+ 2,4%
68,4%
- 3,1%
- 7,5%
- 10,1%
Zone Euro
+ 3,0%
59,0%
-0,7%

Source : Eurostat



On remarque que l’illiquidité de certains Etats comme l’Espagne, la Grèce, le Portugal ou l’Irlande n’a pas pour origine la croissance économique, ni les dettes ou le manque de compétitivité ni mêmes les déficits des administrations publiques. Un déséquilibre de la balance courante représente un besoin de financement d’une économie.
. Si un pays a une balance courante négative, cela signifie qu’il s’endette envers l’étranger. Or dans une économie, les déficits publics ne représentent en général qu’une faible part des besoins de financement. L’essentiel de la dette du provient du secteur privé : ce sont les ménages, les entreprises et les banques qui s’endettent. On parle alors de dette privée. La balance courante représente donc la dette générale du pays.
Les déficits de l’Etat sont complétement différents des déficits privés.
. La dette privée est la somme des dettes des ménages, des entreprises non financières et des entreprises financières.
- L’augmentation de la dette des ménages est due à
l’augmentation des prix de l’immobilier. Avec la baisse des taux d’intérêts, conséquence de la monnaie unique, la demande des ménages pour l’immobilier va augmenter. Comme l’offre n’augmente pas aussi vite que la demande, les prix de l’immobilier vont alors augmenter.
- La dette des entreprises est liée aux
besoins d’investissements qui sont déterminés par la croissance économique. Cette dette est restée stable.
- La dette du secteur financier a très fortement augmenté. Cette dette est liée à l’activité bancaire et à
l’usage du levier financier par les banques. Plus les banques empruntent, plus elles font de chiffre d’affaires. Elles vont donc emprunter à des taux faibles pour pouvoir prêter plus d’argent. Les banques recherchent l’effet de levier. Or, plus les banques s’endettent plus cet effet de levier est important.
La crise américaine va arriver en Europe puisque les banques ont achetés des titres aux Etats-Unis.
L’explosion de l’endettement n’a pourtant pas la même origine selon les pays :
Pour l’Espagne, c’est l’ensemble des dettes des ménages dues à la crise d’immobilier.
Pour l’Irlande, les dettes du secteur financier.
Pour la Grèce, dettes de l’Etat donc des dettes publiques.

Pour l’ensemble de la zone Euro, ce sont les titres obligataires privés qui vont augmenter notamment ceux des banques ainsi que les autres créances bancaires. 

  1. Le rôle de l’euro dans la crise européenne

En rendant moins cher le coût de l’emprunt (lié la baisse du taux d’intérêt), la monnaie unique a entrainé une très forte croissance de l’endettement privé en Europe qui s’est traduite par :
- Une forte augmentation des prix de l’immobilier (notamment en France, Espagne, Irlande).
- une forte augmentation des dettes du secteur financier poussée par l’allègement des règles encadrant les activités bancaires (dérégulation financière).
> En permettant une circulation plus fluide des titres obligatoires, la monnaie unique a accentué les divergences entre des Etats dont les dettes sont jugées moins risquées et qui attirent l’épargne européenne et les Etats jugés risqués dont les titres obligataires ne trouvent plus d’acheteurs.


  1. La crise financière américaine


  1. Les déséquilibres de l’économie américaine

En 2007, l’économie américaine repose sur 3 déséquilibres :
- Un
déséquilibre social. L’émergence de nouveaux pays industrialisés (notamment la Chine) où le coût du travail est faible a entrainé une baisse des salaires des emplois peu qualifiés aux Etats Unis. Cette baisse des salaires a participé à l’augmentation des inégalités sociales.
.
Ex : Selon l’OCDE en 2011, les revenus réels des 10% des ménages les plus pauvres n’ont augmentés que de 0,1% par an en moyenne contre 1,5% par an pour le décile supérieur.
. De plus, on note un écart de plus en plus important entre la productivité et le salaire réel. En effet, les richesses produites en surplus vont aux propriétaires des capitaux à partir de 1973. La part dédiée au salaire va baisser et celle dédiée au capital va donc augmenter.
Cette modification dans la répartition de la valeur ajoutée va entrainer des inégalités.

. Grâce à la courbe de Gini, on remarque une hausse des inégalités dans les pays du G20.
Les 10% les plus riches détiennent 30% des revenus bruts (avant impôts).

On peut penser qu’il y a un lien entre la hausse des inégalités et les krachs financiers. Globalement, à partir de 1977, on note une augmentation des salaires pour les 10% les plus riches.
- Un déséquilibre commercial. On note une accélération de la mondialisation après la crise asiatique (1997). C’est une crise de développement qui va pousser les pays émergents d’Asie à accélérer leur stratégie de développement basée sur l’exportation. Ces pays vont maintenir des coûts de main d’œuvre faibles pour prendre une place importante dans le commerce international entrainant alors un déséquilibre de la balance commerciale des pays les plus développés (sauf l’Allemagne). Les Etats-Unis ont un très grand déficit commercial. Ils prennent un rôle de consommateur en dernier ressort : leur déficit commercial est la contrepartie des excédents asiatiques.
- Un
déséquilibre financier. Comme en Europe, la faiblesse des taux d’intérêt a entrainé une forte augmentation des dettes privées.
. Ces dettes sont le produit de l’endettement croissant des ménages américains et de la bulle dans le marché immobilier. Avec la facilité de faire des emprunts, la demande en immobilier s’accroit sans que l’offre suive cette évolution ce qui fait augmenter les prix de l’immobilier. L’augmentation des prix de l’immobilier n’est pas en rapport avec le coût de construction.

La bulle immobilière est une forte augmentation qui n’est pas d’origine économique. Cette bulle est le produit d’un comportement collectif.
. Comme en Europe, les dettes des acteurs financiers ont littéralement explosé. Cette augmentation de la dette bancaire est liée à la faiblesse des taux d’intérêt et à l’allègement des régulations bancaires. Les banques augmentent leur chiffre d’affaires en empruntant moins cher qu’elles ne prêtent. Plus l’endettement de la banque est grand, plus l’effet de levier sera important. On a alors essayé de réguler les capacités des banques à utiliser le levier financier.
. Dans les années 90, on allège les régulations bancaires : on supprime le
Glass-Steagall Act.
C’est une loi imposant une différenciation entre les banques qui vont spéculer (banques d’affaires) et les banques qui vont faire des crédits aux ménages et entreprises (banques de de dépôt). En supprimant cette réglementation, les banques ont utilisés de plus en plus le levier financier et ont contribué à leur propre endettement.


  1. L’effet levier des institutions financières

Cet effet a pour but de maximiser les profits grâce à l’endettement.
.On pose un actif qui génère une rentabilité de 10%.
Sans le levier, je prête 1000€ : je gagne donc 100€.

Avec le levier, je prête 1000€ et j’emprunte 4000€ à 5%.
Il faut que le coût de l’emprunt soit plus faible que le coût on l’on prête.
Je gagne 10% de 50000 = 500-200 (intérêt) = 300. Je fais alors un profit de 30%.
.Le levier peut aussi jouer dans le sens de la perte.
Une perte de 16% suffit à surpasser mon capital de départ.
16% de 5000 = 800€ + 200€ d’intérêt = perte totale de 1000€.

Les banques utilisent ce levier avec beaucoup plus de risques : la faillite est alors simplifiée. .Malgré la stagnation des salaires, la consommation des ménages américains a augmenté suite à la baisse de l’épargne. Les ménages bénéficiant des taux d’intérêts faibles se sont endettés. De même, la hausse des prix de l’immobilier a amélioré le pouvoir d’achat des ménages via le crédit hypothécaire rechargeable.

  1. Les mécanismes du crédit hypothécaire rechargeable

.Ex :
1. Un ménage achète une maison pour 100 000$ en 1995. Pour acheter cette maison, il a emprunté 80 000$ à la banque (80% de la valeur de la maison).
Son capital net est alors de 20 000$ et son ratio d’endettement de 80%.
C’est un crédit hypothécaire puisque la banque peut toujours revendre la maison si l’emprunteur ne peut plus payer.
2. En 2006, le ménage a remboursé 30 000$ du capital. Avec l’augmentation des prix de l’immobilier, la valeur de sa maison est estimée à 200 000$.
Il a alors un capital net de 150 000$ et un ratio d’endettement de 25%.
3. Le ménage décide d’emprunter 100 000$ pour financer les études des enfants.
Le capital net du ménage est alors de 50 000$ et le ratio d’endettement de 75%.
 4. En 2007, le marché immobilier s’effondre : la maison ne vaut plus que 100 000$.
Le capital net du ménage est alors de -50 000$ et le ratio d’endettement de 150%.

Ce ménage est alors en situation de faillite virtuelle.
. Il y a eu une explosion des gens qui vendaient leur maison pour rembourser leurs dettes. Les banques ont alors eu un stock de maisons qu’elles ne pouvaient pas revendre puisque les gens ne voulaient et ne pouvaient pas acheter. Les banques se trouvent donc en situation d’illiquidité voire même de faillite.


  1. L’explosion des crédits « subprimes »

. Les crédits subprimes sont les crédits immobiliers accordés aux ménages les moins solvables. Ces crédits sont dits sous primes : on met en place des taux d’intérêt plus élevés puisqu’on n’est pas certain de la capacité de remboursement des ménages peu solvables.
. Dans les années 2000, il va y avoir une très forte augmentation des crédits subprimes : on passe de 10% en 2000 contre 24% en 2006.
. Ces crédits sont le fait de courtiers : ce sont des vendeurs indépendants qui vont proposer des contrats avec des banques. Ces courtiers vont être incités à prêter à n’importe qui. Ce sont des « prêts rapaces » qui relèvent souvent de l’arnaque. Ces prêts vont avoir un taux d’intérêt très élevé : mais on sait que les ménages ne pourront jamais rembourser. On leur promet donc des taux d’intérêt faibles les deux premières années. Les familles deviennent de plus en plus endettées. On sait qu’à partir de 3 ans, on saisira la maison pour la revendre et, en 2 ans, la valeur de la maison aura augmenté donc on gagnera de l’argent. C’est une
spéculation sur les prix de l’immobilier : on joue sur l’endettement des ménages.
On se retrouve alors dans la situation où les banques ont beaucoup de maisons mais n’arrivent pas à les revendre : les banques perdent alors beaucoup d’argent.
. Les banques vont revendre les créances dans les marchés financiers : ces crédits subprimes vont se diffuser dans les marchés financiers du monde entier via les mécanismes de la
titrisation. Les titres seront alors revendus en Europe. Les banques européennes ne savent pas les risques des crédits subprimes : la titrisation tend donc à déresponsabiliser les banques qui accordent des crédits aux ménages.

  1. Les mécanismes de la titrisation

Une banque accorde un crédit immobilier à un ménage en échange une créance. Cette banque renvoie la créance à une autre banque. Celle-ci va créer une filiale dans un paradis fiscal : un SPV (Special Papers Vehicle). Cette créance, par le passage à travers une société ad hoc ou une entreprise, va être transformée en titres financiers. C’est la titrisation. Cette titrisation s’opère en regroupant et mélangeant toutes les créances immobilières pour que les créances risquées passent inaperçues. La société va alors émettre des obligations qui incorporent une dette. Les clients vont alors acheter des obligations pensant que celles-ci sont fiables.

Investisseurs de marché


Les crédits hypothécaires rechargeables ont permis de produire des créances immobilières. La titrisation a alors permit de financer les créances subprimes.
.
A partir de l’été 2007, le secteur bancaire mondial connait d’importantes difficultés en raison de la chute des prix de l’immobilier. En quelques années, le taux de défaut sur les crédits immobiliers passe de 5% à 13,8% en 2007. L’augmentation des faillites des ménages conduisent les banques à saisir les biens immobiliers. Mais l’éclatement de la bulle immobilière rend ces biens invendables. La valeur des titres fondés sur l’immobilier s’effondre, le levier multiplie les pertes bancaires. Les banques cessent de se prêter entre elles. Dans un premier temps, en raison des effets de la titrisation, les banques sont incapables d’évaluer la qualité de leurs propres actifs. Elles ne savent pas quelles créances vont être remboursées ni quels sont les risques…
. Les banques ne prêtent plus puisqu’elles ne savent plus qui détient des subprimes. Par sécurité, elles vont garder de l’argent de côté puisqu’elles ne se prêtent plus entre elles. On se trouve alors dans une crise globale de la liquidité : les banques ont peur de ne plus avoir accès à la monnaie puisqu’elles ne peuvent plus empruntées elles-mêmes. Les banques centrales prêtent alors beaucoup d’argent. Les banques n’ont plus confiances : elles se constituent un matelas de liquidité suffisant pour chacune d’entre elles et vont prêter moins pour garder plus d’argent. Elles diminuent leur capacité à prêter aux ménages et aux entreprises : c’est le « Credit Crunch ». Les banques centrales continuent de prêter aux banques à taux d’intérêt faible pour éviter un Credit Crunch.
. La faillite de Lehmann Brother en septembre 2008 multiplie les pertes et engendre une
crise systémique. Comme c’est une banque importante, elle a des engagements avec d’autres banques. En faisant faillite, elle crée un risque de faillite généralisée du système bancaire puisque les banques clientes vont voir des créances disparaitre. Plus le nombre de banques faisant faillite sera élevé, plus les pertes seront importantes et plus il y aura de risques de faillite pour les autres banques. Cette crise pousse le gouvernement américain à sauver ses banques pour éviter l’écroulement complet du système s’écroule. On met en place le plan Paulson (700 milliards $) pour éviter la faillite des banques américaines.
. Au lieu de se prêter de l’argent, les banques thésaurisent : elles mettent de l’argent de côté. Le marché interbancaire se fige : c’est la course à la liquidité.
Or l’économie repose sur le financement bancaire :
- Les banques financent l’investissement des entreprises.
- Elles financent la consommation des ménages (
Ex : les crédits-autos) : baisse de la consommation.
. La crise financière et bancaire de 2007-2008 est donc la cause première de la récession de 2009 en Europe et aux Etats-Unis. Elle est à l’origine de la crise européenne.



  1. Annexe : La stratégie européenne sous le regard des économistes

Joseph Eugène Stiglitz le 29/08/2011 :

  • « L'Europe va dans la mauvaise direction. En adoptant la monnaie unique, les pays

membres de la zone euro ont renoncé à deux instruments de politique économique : le taux de change et les taux d'intérêt. Il fallait donc trouver autre chose qui leur permette de s'adapter à la conjoncture si nécessaire. D'autant que Bruxelles n'a pas été assez loin en matière de régulation des marchés, jugeant que ces derniers étaient omnipotents. Mais l'Union européenne n'a rien prévu dans ce sens »

  • « Et aujourd'hui, elle veut un plan coordonné d'austérité. Si elle continue dans cette

voie-là, elle court au désastre. Nous savons, depuis la Grande Dépression des années 1930, que ce n'est pas ce qu'il faut faire »
Paul Krugman le 15/04/2012 : Le suicide économique de l'Europe

  • « Examinons ce qui se passe en Espagne, qui est aujourd'hui l'épicentre de la crise.

Peu importe que l'on parle de récession ; l'Espagne est en pleine dépression, avec un taux de chômage de 23,6%, comparable à celui de la Grande Dépression en Amérique, et le chômage des jeunes dépasse les 50%. On ne peut pas continuer ainsi - et c'est précisément cette prise de conscience que tout ceci ne peut pas durer qui fait encore grimper les taux d'emprunts espagnols. […] L’Espagne n'était pas dépensière fiscalement parlant : la veille de la crise, elle avait un faible taux d'endettement ainsi que des excédents budgétaires. Malheureusement, elle vivait également une gigantesque bulle immobilière, une bulle rendue possible en grande partie par les prêts faramineux accordés aux banques espagnoles par leurs collègues allemandes. Lorsque la bulle a éclaté, l'économie espagnole s'est retrouvée exsangue ; les problèmes fiscaux de l'Espagne sont la conséquence de la dépression, pas la cause. Néanmoins, l'ordonnance de Berlin et Francfort est, vous l'aurez deviné, encore plus d'austérité fiscale »
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