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 Sciences Politiques - Partie 1, chapitre 1

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MessageSujet: Sciences Politiques - Partie 1, chapitre 1   Sciences Politiques - Partie 1, chapitre 1 I_icon_minitimeJeu 24 Avr - 11:40

Sciences politiques - Partie 1, chapitre 1
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MessageSujet: Re: Sciences Politiques - Partie 1, chapitre 1   Sciences Politiques - Partie 1, chapitre 1 I_icon_minitimeJeu 24 Avr - 11:42

Partie 1 : L’Espace Politique
Chapitre 1 : Pouvoir et domination
Le pouvoir politique est un phénomène général alors que l’Etat n’est qu’une application particulière du pouvoir politique : c’est une modalité possible d’organisation du pouvoir.
La science politique a souvent été qualifiée comme l’étude du pouvoir. Le pouvoir est un phénomène ayant une portée universelle.
Dahl : «
Un système politique est une trame persistante de rapports humains qui implique une mesure significative de pouvoir, de domination et d’autorité ».



  1. Le pouvoir politique


  1. L’approche institutionnaliste


  1. Principes

L’approche institutionnaliste identifie le pouvoir à des Institutions : les gouvernants s’effacent devant les Institutions. Le pouvoir politique est lié à 3 caractéristiques :
.Les dirigeants des Institutions exercent le pouvoir temporairement et en vertu d’une délégation : le pouvoir n’est pas un bien privé, il n’est pas la propriété d’une personne. Le pouvoir est délégué par le souverain (le peuple). Le pouvoir est détenu par le peuple.
.Les dirigeants ne sont que les détenteurs d’un pouvoir provisoire pris parmi d’autres : le pouvoir politique est fragmenté. Il y a des Institutions qui encadrent ces différents pouvoirs.
.Les dirigeants des Institutions détiennent une portion de pouvoir en raison de la fonction qu’il occupe au sein des Institutions.
C’est l’approche juridique du pouvoir politique, l’approche du droit constitutionnel. Elle trouve son inspiration chez Montesquieu : il insiste sur la séparation des pouvoirs (judiciaire, exécutif et judiciaire) qui se font équilibre. Cette approche est pertinente car elle rompe avec une conception pensant le pouvoir comme quelque chose de personnel.
Cette approche a été critiquée et dépassée par une autre approche.

  1. La critique de la science politique

.Les détenteurs officiels du pouvoir politique qui sont à la tête des Institutions ne sont pas ceux qui l’exercent en réalité.
- Le
pouvoir des hauts fonctionnaires. L’une des provocations de la science politique est de dire que les détenteurs officiels du pouvoir le partagent avec des détenteurs officieux. La distribution de l’autorité ne doit pas être confondue avec l’exercice officiel du pouvoir. On veut déconstruire le mythe de la décision comme acte personnel et rationnel. La science politique dit que, dans les faits, toute décision est le fruit d’un processus complexe. Le responsable politique est un acteur parmi d’autres : l’acteur politique va incarner la décision sans forcément la prendre au sens strict. La décision est le produit d’un processus complexe de successions de microdécisions. Celui qu’on appelle le décideur n’est pas autonome : il subit un certain nombre de contraintes. Il est limité par le poids des Institutions : toute décision est élaborée sous contraintes. Le décideur opte pour un choix satisfaisant dans le contexte dans lequel il est placé. On choisit la solution la moins complexe, la solution proche d’autres solutions déjà connue, la solution la moins risquée politiquement, la solution la plus facile à justifier, la moins coûteuse... On s’éloigne de la conception optimale. Le dirigeant politique n’élabore pas lui-même les solutions : il s’approprie en général une solution préparée en amont. C’est le cas des hauts fonctionnaires des cabinets ministériels.
L’action des hauts fonctionnaires est essentielle à plusieurs niveaux : ce sont des experts d’un domaine particulier qui jouent un rôle dans la manière de comprendre un problème politique donné. Le cadrage est le fait de se saisir d’un problème d’une certaine manière. Les hauts fonctionnaires vont avoir un rôle pour choisir le cadrage. Ils jouent également un rôle dans la sélection des options pour résoudre un problème : le choix des solutions. Ils jouent aussi un rôle dans l’écriture du texte juridique permettant de résoudre le problème.
Ex : rédaction d’un projet de loi. Les hauts fonctionnaires possèdent les compétences nécessaires pour mettre en forme une décision politique. On a, dans l’entourage d’un ministre, un groupe de personnes qui va juger un rôle important dans le traitement et la résolution d’un problème.
- Les
fonctionnaires subalternes, sont des agents de terrain qui, par leur fonction, vont être directement au contact des personnes concernées. Ces agents semblent ne pas avoir de pouvoir et uniquement appliquer des décisions prises d’en haut. Ces agents de terrain jouent un rôle important au moment de la mise en œuvre de la décision. On s’aperçoit qu’il peut y avoir des manières différentes d’interpréter la décision prise plus haut.
Ex : Le RMI. L’idée était de favoriser l’insertion par le travail : on donnait une somme dont on pouvait bénéficier si on faisait la preuve d’une recherche d’activité professionnelle. Cette politique a été réinterprétée par les agents de terrain en contact avec les bénéficiaires du RMI. Les agents de terrain ont transformé l’insertion par le travail en un maintien d’insertion sociale minimale. Les agents de terrain ont une marge de manœuvre qui leur permet de peser dans les décisions politiques.
- Dans une démocratie, on dit que la souveraineté appartient au peuple. Or, les techniciens prennent les décisions. L’approche institutionnaliste ne rend pas compte de ce phénomène. Ce phénomène correspond à une
bureaucratisation : une multiplication des acteurs administratifs selon Max Weber. Les experts administratifs détiennent-t-ils plus de pouvoir que les acteurs politiques ou inversement ? On fait une distinction entre détenteurs officiels et détenteurs officieux. La limite entre acteurs administratifs et acteurs politiques est très floue : il y a une interaction entre ces deux groupes qui exercent tous deux des fonctions politiques.
.Les pouvoirs institués par les textes et les Constitutions sont concurrencés par d’autres centres de pouvoir. A côté des pouvoirs mis en place par la Constitution, il existe d’autres pouvoirs qui ne sont pas constitutionnellement institutionnalisés mais qui exercent une influence importante sur les décisions politiques. L’approche institutionnaliste reste trop basée sur les institutions traditionnelles alors que ces centres de pouvoir vont influencer la politique.
- Les
médias sont souvent désignés comme le 4ème pouvoir notamment depuis la création d’Internet et la multiplication des réseaux sociaux. Les médias jouent un rôle de contre-pouvoir de plus en plus important.
-
L’opinion publique constitue un pouvoir de plus en plus présent puisque nos régimes démocratiques reposent sur la souveraineté du peuple. Cette opinion publique est montée en puissance sur la base des médias (ils informent l’opinion publique et, en même temps, informent de l’opinion publique) et des sondages d’opinion : c’est une technique qui permet en questionnant environ 1000 personnes d’avoir des réponses révélatrices d’un échantillon beaucoup plus large. Les sondages ont une place considérable dans les démocraties et les médias qui les utilisent donnent un poids croissant à l’opinion publique qui joue un rôle de contre-pouvoir. On parle de démocratie d’opinion.
- Les marchés financiers. Les Etats sont lourdement endettés et doivent se financer sur des marchés financiers. Les marchés prêtent à des taux plus ou moins élevés en fonction des politiques économiques des Etats. Les marchés financiers sanctionnent les politiques économiques : ils sont donc une contrainte, un obstacle qui réduit la marge de manœuvre des acteurs politiques.

La définition juridique des pouvoirs uniquement basée sur les institutions laisse échapper de nombreux phénomènes qui relèvent de l’exercice d’une partie du pouvoir politique. La science politique voit le pouvoir comme fractionné dans la société. L’approche institutionnaliste est trop formelle et est uniquement basée sur les textes, non sur la réalité des faits.

  1. L’approche relationnelle ou les 3 faces du pouvoir

Elle repose sur l’interaction entre des individus ou des groupes. Le pouvoir est le produit d’une relation sociale qui voit s’affronter des idées différentes. On distingue trois variantes de l’approche relationnelle puisque sa définition s’élabore en trois étapes.

  1. La définition unidimensionnelle ou la première face du pouvoir

Cette définition est proposée par un sociologue américain Robert Dahl auteur de – Qui gouverne ? (1961). Il s’intéresse à la prise de décisions au niveau municipal.
La science politique a été définie dès l’origine comme une science du pouvoir. Le travail de Dahl aboutit à considérer le pouvoir comme une relation de cause à effet entre un agent actif A et un agent passif B. Dahl dit que le pouvoir « c’est quand A exerce un pouvoir sur B dans la mesure où il obtient de B une action Y que ce dernier n’aurait pas effectué autrement ». C’est une définition sociologique qui cherche à rendre le pouvoir identifiable. Elle insiste sur la contrainte. On peut observer la modification du comportement de B suite à l’injonction de A. Dahl développe une théorie générale des régimes modernes comme étant des régimes pluralistes au sens où ils voient s’affronter des groupes qui ont des buts et stratégies différentes. Le travail des acteurs politiques est d’arbitrer la lutte entre ces groupes et de contraindre les individus à obéir. Cette définition voit le pouvoir comme la capacité à imposer ses décisions à autrui. Pour Dahl, avoir du pouvoir c’est pouvoir prendre et imposer des décisions. Cette définition du pouvoir change l’idée selon laquelle le pouvoir serait une chose détenue par des détenteurs officiels.

  1. La définition bidimensionnelle ou la deuxième face du pouvoir

Peter Bachrach et Morton Baratz (1962) vont ajouter à la première définition une dimension que Dahl n’a pas vue. La définition de Dahl est la partie la plus visible du pouvoir mais il existe une autre face cachée aussi importante que la face visible. Ils introduisent le concept de non décision. On évoque une situation de non décision : ne pas décider c’est aussi exercer un pouvoir, le pouvoir ne s’exerce pas seulement par la décision. Dans ces situations, le pouvoir s’exerce « lorsque A consacre ses forces à créer ou à renforcer les valeurs sociales et politiques ainsi que les pratiques institutionnelles qui restreignent le domaine des processus politiques aux seules questions qui sont relativement peu nuisibles à A ». On exerce un pouvoir en faisant le choix de ne pas décider ni trancher certaines décisions. Le pouvoir s’exerce donc en refusant de prendre des décisions ou en refusant de prendre en compte certains problèmes.
. Une politique ne se définit pas que parce que l’on décide mais aussi parce que l’on ne décide pas. De même, les gouvernants peuvent laisser de côté les problèmes qui les embêtent, les mettre en dehors de l’agenda gouvernemental. Faire ce choix c’est exercer un pouvoir.

Ex : Un Etat peut refuser de prendre des décisions sur la pollution pour ne pas effrayer les industriels et générer du chômage : non ratification du protocole de Kyoto. De même, des gouvernements successifs refusent de mettre en place un système d’assurance maladie pour ne pas nuire aux assurances aux Etats-Unis.
Ex : Le déni d’agenda. Un gouvernement peut refuser de prendre en compte le problème de l’avortement en le définissant comme un problème privé relevant des mœurs.
.Cette deuxième définition est liée à une critique qui veut dénoncer le conservatisme de l’aristocratie au pouvoir. Il est difficile néanmoins de donner la preuve qu’un gouvernement a fait le choix consciemment de ne pas prendre une décision ou de faire un déni d’agenda. Le déni d’agenda peut être lié à d’autres causes comme un mauvais fonctionnement de l’équipe gouvernemental. De même, il est difficile de démontrer qu’une non-décision est le résultat d’un fait conscient.

  1. La définition tridimensionnelle ou la troisième face du pouvoir

Steven Lukes (1974) a ajouté une troisième face du pouvoir. Il pense que dans les deux autres faces du pouvoir, A et B perçoivent leur intérêt alors que le cas le plus général est un cas où les individus sont en conflits. « Si B est incertain sur ses intérêts alors A peut exercer un pouvoir considérable s’il parvient à influencer la représentation que B a de ses intérêts dans un sens favorable à A ». A doit convaincre B que leurs intérêts sont similaires. Le pouvoir est vu comme un travail portant sur les représentations, il ne s’exerce pas uniquement sur la contrainte qu’elle soit positive ou négative.
Ex : Face à une attaque terroriste, les gouvernants ne savent pas comment répondre. La solution émergeante consiste à envahir un pays favorable au terrorisme et possédant des armes de destruction massive. Les gouvernants vont tenter d’influencer les citoyens, de les convaincre qu’il en va de leur intérêt que l’on renverse la dictature de ce pays. (Ce fut le cas aux Etats Unis avec le renversement en Irak).
Un gouvernement politique a un pouvoir lorsqu’il convainc les citoyens d’une solution qui est adaptée. Ce pouvoir est important car il est invisible pour celui qui y est soumis.
. On peut critique ce pouvoir puisqu’il estime qu’il est toujours possible de détacher des intérêts objectifs. Dans beaucoup de cas de figure, on ne peut dégager des intérêts objectifs : on peut toujours dégager des intérêts mais ils sont rarement objectifs et incontestables.
Les 3 faces du pouvoir :
.La faculté de prendre une décision et de l’imposer à une personne ou à un groupe.
.La faculté de refuser de prendre une décision ou de prendre en charge un problème.
.La faculté de modeler la perception qu’une personne ou un groupe a de ses intérêts.


  1. La singularité du pouvoir politique

Il est différent des autres sortes de pouvoirs qui s’exercent dans la société. Le pouvoir politique est une forme de pouvoir prise parmi d’autres.
Ex : Dans la famille, il y a un pouvoir des parents sur les enfants.
Le pouvoir politique est particulier car il touche à une sphère particulière : le gouvernement des sociétés. Le pouvoir politique consiste à faire 4 choses :
- Diriger la vie en société.
- Orienter le comportement de l’ensemble des membres d’une société.
- Promulguer des règles s’appliquant à tous.
- Pouvoir faire respecter ces règles.
Le pouvoir politique est spécifique puisqu’il s’exerce sur l’ensemble de la société non sur un secteur particulier. De même, le pouvoir politique peut fixer l’extension et les limites de tous les autres pouvoirs s’exerçant dans la société.
Le pouvoir politique est le pouvoir des pouvoirs. Le concept de pouvoir est très lié à l’idée de domination.


  1. La domination légitime

Le concept de pouvoir est associé au concept de domination selon Weber. Néanmoins, ce concept n’est pas assez rigoureux pour permettre une analyse sociologique : il ne permet pas de rendre compte de la stabilité et de la pérennité des formes de gouvernement. Max Weber va laisser de côté le concept de pouvoir pour s’intéresser à la notion de domination.

  1. Le concept de domination légitime


  1. L’exercice du pouvoir : entre contrainte et légitimité

On oppose ici la notion de contrainte et la notion de légitimité. On se demande pourquoi et comment les individus acceptent-t-ils d’obéir. Il y a deux manières d’obtenir l’obéissance :
-
La contrainte. On obtient l’obéissance en menaçant ou en mettant en péril une partie de la liberté. La contrainte est le fait d’exercer un pouvoir en l’absence de légitimité. On pense à l’usage de la force physique mais on peut exercer la contrainte par une pression psychologique comme le chantage, la Terreur ou les menaces. Il existe également une pression économique.
Ex : L’usage politique des famines en URSS : Organisation d’une famine sur une partie de la population s’opposant au pouvoir central.
La contrainte est le moyen le plus primitif d’obtenir l’obéissance mais ce n’est pas le plus efficace : il ne fonde pas le pouvoir dans la durée.
- La
légitimité repose sur une reconnaissance de celui qui exerce le pouvoir par ceux sur qui ce pouvoir s’exerce. Les gouvernés consentent à être gouvernés par les gouvernants. Il ne faut pas confondre la légitimité et la légalité. La légalité désigne une action conforme à la loi positive alors que la légitimité va au-delà de la légalité. La légitimité est un mécanisme politique : c’est un moyen de fonder le pouvoir dans la durée. La plupart des régimes politiques utilisent à la fois la contrainte et la légitimité. Le régime démocratique repose avant tout sur la légitimité mais ne peut pas se passer complétement de la contrainte : il existe toujours une menace de l’utilisation de la contrainte par l’Etat. Les régimes autoritaires reposent avant tout sur la contrainte mais ne peuvent pas se passer de légitimité s’ils veulent perdurer. Les gouvernants sont légitimités pour commander et peuvent recourir aux moyens de coercition.

  1. Du pouvoir à la domination

Max Weber dans Economie et société (1921) différencie le pouvoir « Macht » et la domination « Herrschaft ».
.Weber définit le pouvoir comme « la chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même contre des résistances, peu importe sur quoi repose cette chance ». Pour Weber, le pouvoir peut reposer uniquement sur la contrainte.
.Weber définit la
domination « par la chance, pour des ordres spécifiques, de trouver obéissance de la part d’un groupe déterminé d’individus. Il ne s’agit cependant pas de n’importe quelle chance d’exercer puissance et influence sur d’autres individus. Tout véritable rapport de domination comporte un minimum de volonté d’obéir, par conséquent un intérêt, extérieur ou intérieur, à obéir ». Le concept de domination repose sur la légitimité. On obéit parce qu’on partage une croyance dans le fait que cette domination est fondée, les individus adhérents volontairement à un ordre politique. Pour Weber, la politique est un mode de domination qui associe le contrôle de la coercition à un système déterminé de légitimation. La force est un ultime recours et la domination fonde sa stabilité sur un mode de légitimation. La domination est fondée sur des croyances partagées par le groupe dominé. Toute autorité politique est artificielle puisqu’elle ne fait qu’entretenir des croyances : les gouvernants doivent donc constamment entretenir leur légitimité donc les croyances.
.Le
travail de domination est que le fait « que toutes les dominations cherchent à éveiller et à entretenir la croyance en leur légitimité ». L’ordre politique vu comme une domination repose toujours sur des croyances et des représentations.
Le raisonnement de Weber conduit à isoler différents systèmes de légitimation. Le type de légitimité revendiqué est important car il conditionne les caractéristiques et les modalités d’exercice de la domination mais également les formes prises par l’obéissance. Le type de légitimité va avoir un impact sur la domination : cela débouche sur une typologie des dominations. Weber va mettre en évidence trois types de dominations politiques.

  1. Les formes de légitimité et les types de domination


  1. La domination traditionnelle

Cette domination est fondée sur deux croyances.
- La croyance au caractère sacré et à la validité des traditions et des coutumes qui fixent les règles de la vie publique.
- La croyance au caractère sacré des personnes qui sont dépositaires de ces traditions.

Cette domination repose sur l’autorité du passé sur « l’autorité de l’éternel hier » - Weber. Cette domination traditionnelle est un réflexe, elle repose sur la naturalisation d’une tradition : on présente comme naturelle une tradition ou une coutume. On explique que ces traditions ont toujours existés et qu’elles existeront toujours, il faut oublier que les traditions sont apparues et ont été fondées à un moment donné.
.L’Empereur et le monarque de droit divin incarnent cette domination traditionnelle qui donne naissance à une autorité limitée. Les coutumes et les traditions viennent encadrées les pouvoirs du monarque ou de l’Empereur : il ne peut pas se permettre n’importe quoi. Transgresser ces coutumes et traditions reviendraient à une remise en cause de la légitimation.

  1. La domination charismatique

C’est un concept important mais très problématique pour la sociologie. Cette domination est fondée sur une croyance dans le caractère exemplaire d’un homme exceptionnel doué d’un charisme sans égal.
.Le leader charismatique vient rompre avec la tradition pour renverser l’ordre établi et instauré une nouvelle domination sur la base de ce charisme.
Ex : Hitler, Lénine, Napoléon, de Gaulle…
Dans ce genre de domination, ce n’est pas la qualité du charisme qui compte. Ces individus sont reconnus par les dominés comme possédant des
caractéristiques exceptionnelles. Le charisme n’est pas quelque chose de naturel : c’est le fruit d’une relation entre les adeptes et le leader. Dans cette domination, on met en avant la relation sociale entre adeptes et le leader qui fonde une communauté émotionnelle.
La domination charismatique met en place un pouvoir plus étendu que la domination traditionnelle : cette domination n’a aucune borne puisque l’obéissance découle de la confiance des individus en le leader.

Quand le leader disparait, la domination charismatique disparait également. Il peut néanmoins s’opérer une transmission du charisme. On fait croire aux individus que le charisme s’est transmis à une autre personne. Ex : Le passage de Staline à Lénine. Il peut également se produire une routinisation du charisme : le charisme s’est transformé et on le retrouve chez des leaders moins importants. Ce charisme devient une routine dans une communauté qui se bureaucratise. Cette domination va donc, petit à petit, se transformer en se rapprochant de la domination traditionnelle ou de la domination rationnelle légale.

  1. La domination légale-rationnelle

Elle est fondée sur la croyance en la légalité et en la rationalité des décisions prises par les autorités publiques centrales.
Dans cette domination, la légitimité tend à se confondre avec la légalité. Cette domination correspond bien à nos régimes démocratiques modernes : les pouvoirs sont organisé par des textes (Constitutions, lois), les dominants doivent agir conformément à des règles.
On obéit moins à des personnes qu’à des règles et des fonctions définies par des textes. La domination rationnelle légale se confond avec
l’Etat de droit moderne : sa légitimation repose sur la soumission à des règles de droit, à des valeurs universelles et à l’apparition des Cours Constitutionnelles qui sont les gardiennes de ce système en contrôlant la conformité des lois à la Constitution.

  1. La combinaison des types de légitimité : le cas des démocraties modernes

La démocratie moderne s’appuie avant tout sur une domination légale-rationnelle. Une démocratie est également quelque chose qui s’attache à une croyance : la démocratie électorale est devenue une tradition de manière passive. On obéit donc au régime par une domination traditionnelle. On trouve également, dans nos régimes démocratiques, la présence d’une dynamique charismatique. Certains dirigeants de l’exécutif peuvent temporairement représenter une domination charismatique. Ex : Barack Obama.
On trouve dans les démocraties modernes les 3 types de légitimation.
Selon Aron, « 
tous les régimes des sociétés occidentales sont rationnels en leur administration et partiellement au moins en leur Constitution écrite ; plus ou moins traditionnels et charismatiques selon l’ancienneté de la Constitution et la composante plébiscitaire que comporte l’élection de députés ou du président ».

  1. Les limites du concept de domination légitime

L’approche wébérienne a eu une influence importante sur la science politique. Mais on a pu y faire des critiques : on peut lui reprocher de trop porter d’attention sur les phénomènes de légitimations en oubliant les principes à la base des sociétés politiques.
Claude Lefort a exposé cette critique : l’approche wébérienne conduit à négliger les différences entre les sociétés. Les démocraties modernes reposent sur la séparation des pouvoirs, la souveraineté populaire, un ensemble de droits fondamentaux… Un sociologue dira que ce sont des valeurs qui fondent les différentes dominations. Néanmoins, certains régimes sont plus mauvais que d’autres, il est donc important de continuer à porter un jugement sur les dominations. La technique wébérienne consiste à un certain relativiste : tous les régimes se valent. Il faut pourtant hiérarchiser les systèmes de légitimations car tous les régimes politiques ne se valent pas. Il faut s’attacher à étudier les régimes politiques pour les distinguer.
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