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 Sciences politique Partie 2 Chapitre 1

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MessageSujet: Sciences politique Partie 2 Chapitre 1   Sciences politique Partie 2 Chapitre 1 I_icon_minitimeJeu 24 Avr - 11:47

Sciences politiques - Partie 2 Chapitre 1
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Dernière édition par Admin le Jeu 24 Avr - 11:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Sciences politique Partie 2 Chapitre 1   Sciences politique Partie 2 Chapitre 1 I_icon_minitimeJeu 24 Avr - 11:49

Partie 2 : Les régimes Démocratiques
Chapitre 1 : La démocratie Antique
Les démocraties modernes se sont formées contre le modèle grec. Il convient donc d’étudier la démocratie antique.


  1. La notion de régime politique



  1. La philosophie politique et la question des régimes



  1. L’apparition de la question des régimes


Au Vème siècle avant JC, on voit apparaitre un nouveau mode de pensée, la philosophie et un nouveau mode de régime : la démocratie. La philosophie va s’intéresser à la démocratie et plus particulièrement au phénomène politique puisqu’il est essentiel à l’existence humaine. La philosophie se concentre sur la notion de régime politique puisque que c’est le problème politique par excellence.
Assez rapidement s’opère un couplage entre la démocratie et la philosophie. La philosophie va s’intéresser aux régimes politiques et à la démocratie. La philosophie politique va centrer sa réflexion sur la notion de régimes politiques. Les deux fondateurs de la philosophie sont Platon et Aristote. Ils s’accordent pour voir le problème du régime comme le problème primordial. Aristote : « L’homme est un animal politique, naturellement fait pour vivre en société ». L’homme réalise pleinement sa nature en participant à la vie de la cité, à la vie politique. Etre vertueux, c’est réaliser pleinement sa nature et la vertu est liée à la politique. Un homme se désintéressant de la politique ne sera pas vertueux. La question du régime est la question politique centrale et la politique est la question centrale de la vie en société. On se demande quel régime peut faciliter la vie de l’homme en société.
.Un régime politique est un mode d’organisation et d’exercice du pouvoir politique. C’est à la fois une structure institutionnelle mais aussi une pratique, une manière d’exercer le pouvoir. Pour les Grecs, le concept a un sens plus profond et étendu. Un régime politique c’est quelque chose qui crée un certain type d’homme : il a une influence sur le caractère de l’homme et sur les relations humaines de la cité. Le régime politique engendre une certaine manière de vivre ensemble. Dès l’origine, la philosophique se pose deux objectifs : établir une typologie des régimes politiques et déterminer quel est le meilleur régime politique. On va établir des distinctions en prenant en compte le nombre de gouvernants et le critère du bien commun. On chercher à connaitre les régimes existants et en même temps à juger de leur valeur. La première classification a été introduite par Hérodote : sa classification comporte trois catégories qui s’appuient sur le critère du nombre de gouvernants.
- La monarchie est le gouvernement d’un seul homme.
- L’oligarchie est le gouvernement d’un petit groupe d’hommes.
- La démocratie c’est lorsque que le pouvoir est détenu par le plus grand nombre, par la multitude. Ce type de régime tient son pouvoir de lui-même.
Les régimes considérés s’appuient sur un principe. Un régime politique a une durée assez longue dans le temps, il y a donc un risque de corruption c’est-à-dire qu’on peut dévier du principe fondateur de ce régime. Tous ces régimes sont dictés par l’intérêt de la cité c’est-à-dire le bien commun. Le bien commun c’est la paix civile et la sécurité extérieure. Un régime corrompu est un régime qui va abandonner son but de bien commun. Ce régime sera alors tyrannique : un individu va arriver au pouvoir non pas dans le but de bien commun mais dans un intérêt individuel.

  1. Platon et la corruption des régimes


Platon est issu d’un milieu aristocratique hostile à l’idée de démocratie. Il propose une conception de la cité idéale dans La République. Il cherche à élaborer le meilleur régime en élaborant une utopie, un régime idéal.
.La cité parfaite est celle d’une aristocratie qui donne le pouvoir aux meilleurs. C’est le gouvernement des philosophes rois. Ceux qui vont prendre des décisions seront les meilleurs c’est-à-dire les intellectuels, les philosophes les plus talentueux. Le régime s’organise en trois castres : les Gardiens sont les meilleurs suivis des Guerriers et du Peuple. Les Guerriers et le Peuple n’ont pas de pouvoir : ils obéissent uniquement aux Gardiens. C’est un système qui n’est pas totalement fermé : il y a une certaine mobilité sociale. Des membres du peuple (les meilleurs) peuvent intégrer la castre supérieure. Les enfants éduqués sont pour l’essentiel les enfants des Gardiens mais ce système est assez ouvert pour pouvoir engendrer une mobilité sociale. Les enfants des Gardiens ne connaissent pas l’identité de leur parent car ces derniers doivent s’occuper pleinement de la vie de la cité. Les enfants sont donc élevés par la cité dans le but de devenir eux-mêmes des Gardiens.
On ne devient Gardien qu’à partir de 50 ans sur deux qualités : la maitrise de la science et de la philosophie et des qualités de commandement. Les Gardiens vivent à part en communauté. Il y a une égalité entre hommes et femmes. Les Gardiens doivent se dévouer entièrement au bien commun mais exercent un pouvoir absolu qui ne peut être remis en cause. C’est un régime plutôt autoritaire. Ce régime parfait peut se corrompre. Il y a donc une évolution des régimes en fonction de la corruption.
.La timocratie est un régime politique dans lequel l’ambition est le moteur de la vie politique. C’est un régime de nature toujours aristocratique mais la quête des honneurs remplace la recherche d’intérêt commun. Le Thymos c’est l’ambition.
.L’oligarchie c’est le gouvernement des riches. Un groupe fonde son pouvoir sur la richesse, sur la recherche de la richesse sans se soucier des lois et des traditions. Par réaction à cette évolution, la situation ne tarde pas à s’inverser : la masse renverse le petit groupe au pouvoir
.La
démocratie c’est le régime du plus grand nombre qui gouverne dans son intérêt contre les riches. Selon Platon, « c’est un régime dans lequel la foule commande de gré ou de force à ceux qui possèdent ». Une démocratie va toujours finir par devenir une forme d’anarchie c’est-à-dire une absence de pouvoir. L’autorité ne sera alors plus respectée.
.La tyrannie : le tyran est celui qui s’impose à la faveur du concept d’anarchie. Il met fin à l’instabilité de la démocratie mais gouverne sur la base de son bon vouloir. En croyant retrouver sa liberté, le peuple se donne nécessairement un maitre.
Platon n’est pas un démocrate. La philosophique politique grecque repose sur la critique d’un régime basé sur la démocratie. Pour Platon, la démocratie est fondée sur deux erreurs : l’égalité et la liberté. La liberté doit être limitée et l’inégalité est naturelle tandis que l’égalité est artificielle. Cette condamnation de la démocratie s’explique par l’histoire de Socrate : il fut condamné à mort par un Tribunal Populaire dans une démocratie en -399. On l’accuse d’être corrupteur de la jeunesse, il est accusé de ne pas reconnaitre les Dieux de la cité. On l’accuse officieusement de prendre le parti de Sparte et de défendre un régime de type oligarchie au lieu de défendre la démocratie. Socrate est en quelque sorte un ennemi de l’intérieur. Par sa manière d’accepter le jugement, il montre qu’il respecte la démocratie. Pour Platon, la démocratie est un régime dans lequel l’opinion du peuple peut condamner à mort quelqu’un comme Socrate qui cherche la vérité et faire des injustices. Ce régime est le régime des opinions et des discours faux. On a pu qualifier le régime idéal de Platon de régime communisme autoritaire : on a pu dire qu’il est une source des modèles autoritaires.
Platon a néanmoins nuancé ses opinions dans deux autres ouvrages. Dans Le Politique, il dénonce les effets du pouvoir absolu et éloge la modération en politique. Dans Les Lois, il considère que le régime parfait est le régime des dieux et qu’on ne peut y accéder. Il pense donc que le meilleur régime doit être un régime mixte qui associe la monarchie (le pouvoir d’un maître) et la démocratie (le pouvoir du peuple).
La réflexion de Platon reste tout de même basée sur un régime autoritaire : il reste un ennemi de l’égalité et de la démocratie athénienne.

  1. Les classifications traditionnelles



  1. Aristote : régimes justes et régimes corrompus


Aristote est, à l’origine, très lié à Platon. Sa réflexion politique est comprise dans La Politique et Ethique à Nicomaque. Dans La Politique, il fait une typologie des régimes politiques. Cette typologie va influencer la philosophie politique pendant longtemps. L’ensemble de la réflexion d’Aristote s’oriente autour de deux formes d’autorités : une autorité juste et une autorité corrompue. L’autorité juste s’exerce pour le bien et dans l’intérêt du subordonné tandis que l’autorité corrompue s’exerce au détriment du subordonné.
.La catégorie des régimes justes est constituée de trois régimes : la Royauté, l’Aristocratie et la Politeia. L’autorité s’exerce pour l’intérêt des subordonnés dans l’idée d’un intérêt commun. Avec la Politeia, Aristote accepte qu’un régime basé sur la volonté du plus grand nombre soit juste. Ces trois formes de régimes peuvent être corrompues.
.Les régimes corrompus sont aussi au nombre de trois :
La tyrannie est la forme corrompue de la royauté : un seul homme gouverne à son seul profit. Il obtient l’obéissance par la ruse et la violence.
L’oligarchie est la forme corrompue de l’aristocratie : les riches gouvernent contre les pauvres.
Dans la démocratie, une catégorie de citoyens domine la société. C’est la forme corrompue de la Politeia.
Aristote est favorable à l’aristocratie. Il reconnait néanmoins qu’il est possible que la Politeia soit meilleure que l’aristocratie. « Il est possible que de nombreux individus, dont aucun n’est un homme vertueux, quand ils s’assemblent soient meilleurs que les aristocrates non pas individuellement mais collectivement ». On peut produire collectivement des décisions meilleures que des décisions produites par des individus meilleurs. Cette décision peut se réaliser par la délibération : elle produit une amélioration des décisions. La délibération collective peut permettre d’aller vers le bien commun même si les individus participant à la délibération n’ont pas de talent particulier. Aristote serait donc partisan d’un régime mixte, c’est-à-dire un régime harmonieux entre l’aristocratie et la Politeia dominé par les classes moyennes. Les classes moyennes permettent de fonder un régime stable où l’on pourra évoluer de manière progressive et prudente sur la base de décisions modérées. Ce régime éviterait donc la corruption et les effets néfastes de la démocratie et de l’aristocratie.

  1. Montesquieu : gouvernements despotiques et gouvernements modérés


Dans De L’Esprit des Lois (1748), Montesquieu nous livre une classification des régimes politiques en trois entrées. Il ne fait pas référence à la classification d’Aristote. Il livre une classification ternaire et une classification implicite dite binaire.
Chaque régime découle de trois éléments : le nombre de gouvernants, l’agencement juridique et institutionnel et le principe qui donne la dynamique du régime. Un régime est aussi un esprit qui s’incarne dans le principe dynamisant le régime. Le principe c’est ce qui fait agir un régime : c’est un sentiment qui doit animer les individus pour fonctionner conformément à leur nature. De même, le principe permet la stabilité du régime.
.La monarchie : c’est un « régime dans lequel un seul gouverne mais par des lois fixes et établies ». Il fait ici référence aux monarchies européennes. Le principe de la monarchie c’est l’honneur, le fait que chacun respecte les obligations liées à son rang dans la société. C’est un type de régime dans lequel il existe des privilèges. Le roi ne doit pas gouverner n’importe comment : il gouverne sur la base de lois et de coutumes et avec l’accord des pouvoirs intermédiaires. Le pouvoir monarchique est un pouvoir limité.
.La République repose sur la vertu civile : le citoyen est la figure centrale de ce régime. La vertu civile prend deux formes : le respect des lois et le dévouement à la collectivité. La République se divise entre la démocratie et l’aristocratie.
La démocratie est le régime « dans lequel le peuple exerce tout entier et directement la puissance souveraine ». Ce régime n’est possible que dans des cités de petites tailles.
L’aristocratie : est le « régime dans lequel la souveraineté n’appartient qu’à une partie du peuple ». Le groupe qui exerce le pouvoir est généralement la Noblesse c’est-à-dire les catégories supérieures.
.Le Despotisme repose sur le principe de la crainte. On voit ici apparaitre la figure du régime profondément mauvais. C’est le régime dans lequel « un seul sans loi et sans règle entraine tout par sa volonté et par ses caprices ». Montesquieu fait ici référence aux empires asiatiques à savoir la Perse, la Chine, l’Inde et le Japon. Le peuple a peur du tyran et le tyran a peur du peuple : il faut que la peur fonctionne à double sens.
L’absence de loi est donc un critère qui permet de classer les régimes. Les régimes peuvent toujours dévier de leur principe et devenir des régimes despotiques. Une monarchie de droit divin est une monarchie qui est corrompue selon Montesquieu. Par l’élaboration des critères des régimes despotiques, il critique les monarchies absolues de droit divin à son époque. On y trouve un monarque, un rôle joué par le corps des citoyens et une représentation royale. On voit apparaitre une classification binaire faisant la distinction entre les gouvernements libéraux et les gouvernements non libéraux. Il faut limiter les gouvernements despotiques au profit des gouvernements modérés. « La liberté n’existe que dans les gouvernements modérés ». Montesquieu considère que les gouvernements modérés conservent la liberté. La liberté autonome c’est l’autonomie des individus dans le respect des lois et à l’abri des lois. On parle aussi de liberté de participation, c’est le fait de pouvoir participer aux affaires de la cité et aux délibérations. La liberté autonome est une nouvelle définition de la liberté.
.Les bons régimes sont les régimes libéraux qui garantissent la liberté autonome. La distribution des pouvoirs permet de garantir cette liberté - « Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir ». La monarchie anglaise correspond à ce régime libéral : elle opère une distribution judicieuse des pouvoirs. Elle confère aux citoyens le pouvoir de choisir les représentants (démocratie). Les représentants des citoyens c’est à dire les catégories supérieures jouent un rôle politique (aristocratie) et le pouvoir est exercé par un roi ou une reine d’Angleterre (Monarchie). Ces trois dimensions permettent de garantir la stabilité et la libéralité du régime.
Il faut remarquer que les Grecs n’ont jamais conceptualisé la distribution du pouvoir et la représentation. De même, ils n’ont jamais songé à la liberté autonome des individus.
Avec Montesquieu, le bon régime ne repose pas sur la vertu des gouvernements mais c’est un régime libéral organisé pour ne pas nuire à la liberté des individus.

  1. L’utilité de la notion de régime politique


La sociologie se désintéresse de cette notion car elle veut observer la réalité sans juger. On parle de neutralité, d’objectivité. La question du meilleur régime n’a pas sa place dans la sociologie. Il s’agit de décrire scientifiquement non pas de porter des jugements de valeur. Jean Baudouin critique ce désintéressement : « Le préjugé relativiste qui domine aujourd’hui les sciences sociales exclut que des régimes soient plus désirables que d’autres ».
On voit l’émergence d’un nouveau régime : le régime totalitaire et la multiplication des régimes autoritaires. « La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres » - Churchill. Tous ses éléments ont conduit à repenser à nouveau à la question des régimes politiques. Il semble alors indispensable d’opérer une classification des régimes.



  1. La démocratie athénienne


Les fondateurs des démocraties contemporaines ont le modèle athénien en tête. En France, ce régime tranchera avec la monarchie absolue. Les fondateurs cherchent à construire autre chose en réaction du modèle grec de la démocratie. La démocratie grecque est une démocratie directe alors que les démocraties modernes sont représentatives.

  1. Les principes de la démocratie athénienne


La plupart des spécialistes date l’apparition de la démocratie à l’époque de Clisthène en 507 avant JC. Elle va perdurer jusqu’en -322. La démocratie devient un idéal mais ne correspond plus à un régime réalisable. C’est une expérience courte dans l’histoire mais elle correspond à une rupture décisive dans le pouvoir politique : c’est la première fois que le pouvoir politique revient au peuple.

  1. Le gouvernement par le peuple et pour le peuple


La démocratie est une rupture historique. Le territoire athénien est organisé autour de deux grands centres urbains : la cité d’Athènes et le port du Pirée. Ce port est essentiel car Athènes est une cité commerciale. Les personnes se connaissent entre elles, les relations sont assez directes entre les personnes. C’est dans ce cadre qu’apparait la démocratie suite à des réformes de Clisthène. Athènes a connu des épisodes tyranniques et oligarchiques. L’apparition de la démocratie est une innovation, une rupture par rapport au passé. C’est la première fois que le peuple fait son entrée dans la vie politique. Les catégories sociales inférieures deviennent des citoyens au même titre que les catégories supérieures : il y avait environ 40 000 citoyens dans la cité d’Athènes. On crée une Assemblée du Peuple : l’Ecclésia : c’est une possibilité ouverte pour les citoyens de se réunir dans l’Angora qui est à la fois la place du marché et la place publique. Ils vont discuter, délibérer sur les affaires communes et vont participer à la prise de décisions. L’Ecclésia est compétente pour les affaires intérieures et extérieures. Les séances de l’Ecclésia sont, en droit, ouvertes à tous les citoyens. Chaque citoyen a un égal droit à la prise de parole : l’Isegoria. Il a également le droit de participer à l’élaboration des lois et de participer aux votes : l’Isonomia. L’égal accès à la prise de parole est le fondement de la démocratie athénienne. Pour la plupart des décisions, on prend la décision à la majorité des citoyens présents. Le vote se faisait à main levée. En pratique, peu de gens exercent réellement le droit à la prise de parole car le déroulement des délibérations s’organisent autour de leaders politique qui sont les portes paroles d’un groupe de citoyens. C’est l’Assemblée qui garde néanmoins le dernier mot par le vote. Les citoyens participent directement à l’exercice du pouvoir par le vote et ne sont pas représentés.
La Boulê est une structure existant aux côtés de l’Assemblée du Peuple. Elle est aussi appelée Conseil des 500. Ce Conseil est chargé de préparer les projets de lois soumis à l’Ecclésia et de veiller à l’exécution des lois. Ces membres doivent être âgés de plus de 30 ans et sont renouvelés par le biais du tirage au sort. Ils participent au Conseil pendant un an et ce mandat est renouvelable une fois. Les magistrats sont des personnes titulaires d’une charge publique : ils sont tirés au sort et non élus. Il existe néanmoins des exceptions pour les charges publiques de nature financière et militaire car certaines compétences sont requises et l’élection est un mode de désignation pertinent. Ex : Les stratèges sont élus sur la base de détention de compétence spécifique. La plupart des magistratures sont tirées au sort et les magistrats ne sont que des exécutants des décisions prises par l’Ecclésia.
Pour Lincoln, la démocratie est « le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple ». La démocratie grecque est une démocratie directe qui se passe de l’élection et qui préfère le tirage au sort.

  1. La règle du tirage au sort


Le tirage au sort se faisait par le klèrotérion pour déterminer les 500 membres de la Boulê. Au XIXème siècle, on se demande pourquoi le tirage au sort a été choisi comme mode de désignation. On pensait que, les Grecs étant très croyants, ils remettaient le choix aux Dieux. Le tirage au sort était donc le choix de Dieu mais l’élection pouvait également correspondre à ce critère.
Dans son ouvrage – La cité Grecque – Gustave Glotz s’étonne de ce système adopté par les Grecs. Les Grecs pensent que le tirage au sort était une modalité de désignation meilleure que l’élection car il est conforme à deux principes essentiels dans le régime grec :
. Le principe d’égalité. Dans l’élection, le pouvoir d’influence, de conviction et de persuasion des candidats peuvent influer sur le résultat de l’élection. Elle permet aux candidats d’user de leurs atouts : charisme, influence sociale… L’élection introduirait de l’inégalité entre les candidats : elle est vue comme un système anti-démocratique et aristocratique qui bénéficie aux catégories supérieures. La démocratie est basée sur l’égalité des citoyens : il faut donc choisir un mode de désignation qui soit basé sur l’égalité et qui neutralise les inégalités de réputation, de charisme, de richesse, d’éducation...
. Le principe de non spécialisation. Les grecs se méfiaient de toute possibilité de professionnalisation de la politique. Pour eux, un régime démocratique est un régime qui met temporairement le pouvoir entre les mains de citoyens qui ne sont pas spécialistes. L’idée est que tout citoyen est apte à exercer le pouvoir politique. Il faut donc éviter qu’un groupe devienne expert en politique et s’approprie le pouvoir.
Il existe néanmoins des limites, des gardes fous au tirage au sort :
.On ne tire pas au sort entre tous les citoyens. On désigne par le hasard des personnes au sein des personnes qui ont fait acte de candidatures. Il y a une forme d’auto sélection avec des personnes qui s’excluent du tirage au sort.
.Les magistrats doivent se plier à une reddition des comptes qui est assez dissuasive.
Les athéniens ont eu recours à la brièveté des mandats. Cette dernière permet une rotation rapide des charges. On fait en sorte de renouveler les titulaires fréquemment : on cherche à associer un très grand nombre de citoyens à la vie politique. « On ne peut bien commander que si l’on a bien obéit » - Solon. Un citoyen sur deux dans sa vie serait membre du Conseil des 500 grâce à la brièveté des mandats. Quelques charges publiques sont pourvues par la voie de l’élection mais la majorité des magistratures pourvues au tirage au sort permet la participation des citoyens à l’élection. La règle est celle du mandat unique : on ne peut exercer deux fonctions en même temps. Il existe des procédures prévues pour révoquer les citoyens en cours de mandat s’ils exercent mal leur fonction.
Il existe néanmoins des limites inhérentes à ce modèle.

  1. Les limites de la démocratie athénienne


Athènes était-elle une véritable démocratie ? La démocratie grecque a de nombreuses spécificités qui divergent des démocraties modernes.
La démocratie athénienne était-elle égalitaire et libérale ?

  1. La limitation de l’égalité


Il y a une égalité entre les citoyens mais encore faut-il comprendre ce qui est désigné par le mot citoyen à cette époque. Les droits politiques ne concernent que 10% de la population. 90% de la population athénienne n’a donc pas le statut de citoyens. La démocratie est, par nature, excluante :
.Les femmes restent sous la domination des hommes : l’espace public est réservé aux hommes et l’espace privé est l’espace des femmes. Elles ne font que les tâches domestiques et n’ont pas accès aux fonctions politiques et administratives.
.Les métèques sont les étrangers c’est-à-dire ceux qui viennent d’autres cités. Ils peuvent être considérés comme des hommes libres mais sans être considérés comme des citoyens. Ils n’ont pas de droit politique. La citoyenneté athénienne est rarement attribuée à des métèques.
Etre citoyen à Athènes, c’est être enfant d’un citoyen. L’accès à la citoyenneté est très restrictif jusqu’en -451. En -451, il faut être fils d’un citoyen et fils d’une mère elle-même fille d’un citoyen pour être considéré comme citoyen. On durcit les conditions d’octroi de la citoyenneté mais le critère de la naissance reste essentiel.
.Les esclaves sont une condition nécessaire à cette démocratie directe. C’est par l’existence de l’esclavage qu’une minorité des citoyens peut s’affranchir du travail et des contraintes matérielles pour se consacrer à la vie politique sans en attendre une rémunération. Cela dépendra du niveau de richesses : il faut avoir les moyens de se payer un esclave. L’économie esclavagiste ne permet pas à tous de participer à la politique. Périclès a élaboré une solution permettant d’inciter les citoyens à la participation à la vie politique de la cité. Le Misthos est une rétribution accordée aux citoyens participant à la vie politique. Cette rétribution était d’abord accordée aux magistratures puis lors de la participation à l’Ecclésia.
La condition des esclaves à Athènes reste néanmoins meilleure que celle des esclaves à Rome. La situation d’esclavage n’implique pas une forte maltraitance des esclaves.
Les démocraties contemporaines revendiquent l’égalité des droits politiques et reposent sur une égalité juridique et sociale. Cela implique que l’Etat doit prendre en charge les plus fragiles et que les citoyens en difficulté doivent être aidés. Le principe de la justice sociale est ancré au sein des démocraties modernes.
.A Athènes règne une inégalité sociale pensée comme quelque chose de normal. L’égalité est uniquement présente dans le domaine politique, elle n’existe qu’entre les citoyens. Les relations d’ordre privées et domestiques se définissent en termes d’inégalité. Il y a de même une inégalité économique considérée comme normale.

  1. La limitation de la liberté


L’idée de liberté est très explicitement revendiquée notamment par Aristote : « le principe fondamental du régime démocratique est la liberté. C’est là, dit-on, le but de toute démocratie. Une des marques de la liberté c’est d’être tour à tour gouverné et gouvernant. Un autre signe de la liberté est de mener sa vie comme on veut ». Il semblerait que la liberté soit l’idéal premier de la démocratie athénienne. On note la référence à deux libertés : une liberté politique et une liberté personnelle. La démocratie athénienne était un régime fort peu libéral.
- Les libertés personnelles sont très encadrées. L’égalité d’opinion était une réalité, mais, pour autant, les lois régissent les mœurs et punissent durement les manquements à la religion. La notion grecque de liberté personnelle est restrictive.
- La liberté politique a été limitée par l’existence et le détournement de certaines procédures.
La première procédure est celle de l’ostracisme. On considère que la démocratie peut, à certains moments, prendre la forme d’une tyrannie de la majorité sur la minorité. L’ostracisme apparait vers -488 et permet d’ostraciser un citoyen devenant trop influent et menaçant l’avenir de la cité. On peut se défendre contre un individu influent pour éviter qu’il devienne un tyran. Tous les ans, on vote à main levée la procédure ostracisme. On se met ensuite d’accord deux mois après par un vote secret nécessitant 6000 citoyens. Le citoyen choisit à la majorité est condamné à l’atimie. L’atimie est une privation de droits civils temporaire assortie d’un exil. Néanmoins, l’ostracisé conserve ses biens, les revenus de ses biens et son statut de citoyen qu’il retrouvera après l’exil. C’est une procédure de défense de la démocratie contre la tyrannie et un moyen de stabiliser la démocratie dans le temps. Mais cette procédure va être utilisée pour condamner à l’exil des personnalités politiques montantes adversaires des leaders. Cette procédure sera abandonnée vers 416. L’historien Finley écrit que « Très vite les politiciens découvrirent que l’ostracisme était un moyen commode de décapiter l’opposition ».
La deuxième procédure utilisée est le graphé paranomon. Elle consistait à faire accuser et à juger un citoyen devant les tribunaux populaires au motif qu’il aurait proposé une loi inégale devant l’Ecclésia, une loi contredisant les principes fondateurs de la cité d’Athènes même si celle-ci avait déjà été adoptée par l’Ecclésia. Il y a un recours au pouvoir judiciaire pour condamner une décision contradictoire avec les valeurs de la cité. Cette procédure a pour objectif de donner au peuple la possibilité de revenir sur une décision adoptée et elle permet de revenir sur la procédure d’ostracisme. Chaque citoyen doit donc réfléchir avant de proposer une loi à l’Ecclésia. En pratique, cette procédure a joué un rôle d’outil politique : elle a été utilisée par des leaders de l’Assemblée pour faire condamner des leaders de l’opposition. Finley disait que « cette procédure […] serait une arme très utile au cours des luttes internes dans les cercles dirigeants ».

  1. Un régime mixte


La démocratie grecque apparait étrangère dans les démocraties modernes. Elle a néanmoins pu fournir des arguments et un modèle aux opposants aux régimes démocratiques. C’est un régime dans lequel les pratiques sont différentes des principes énoncés :
- La participation. 4000 à 5000 citoyens participent au débat de l’Ecclésia c’est-à-dire qu’un citoyen sur 10 participe à la politique et une majorité de citoyens est indifférente à la vie politique. Seules les séances de l‘Ecclésia relatives à la guerre sont suivies par un grand nombre de citoyens. Lorsqu’il ne s’agit pas de problèmes majeurs, peu de citoyens participent à la vie politique d’où l’instauration du Misthos.
- La spécialisation. La démocratie athénienne s’organise pour éviter l’apparition de professionnels de la politique. Néanmoins, le système athénien a besoin d’un groupe qui se consacre pendant un an entièrement à la vie politique. Il y a donc une relative spécialisation dans la démocratie athénienne.
- L’influence. Les citoyens, lorsqu’ils s’expriment dans les débats de l’Ecclésia, jouent un rôle important. Les différences entre les citoyens sont importantes : on a vu la mise en place de stratégies d’intimidation. Certaines décisions importantes ont été prises à l’unanimité suite à l’utilisation d’intimidations.
- Le rôle de l’élite. Cette démocratie directe, par le biais du tirage au sort et par la rotation rapide des charges, cherchait à ne pas favoriser les élites. « C’est un fait établi que durant toute l'ère des cités-États la direction des affaires publiques est restée le monopole des citoyens riches » - Finley. Néanmoins, les personnes les plus influentes et les plus riches ont joué un rôle important en étant des leaders politiques. Elles avaient la maitrise de l’écrit et de l’oral. La richesse était un avantage dans le sens où l’on peut financer des liturgies, des dépenses publiques étaient prises en charge par des individus. Ex : l’organisation d’une fête collective. Les liturgies permettent aux citoyens d’acquérir une réputation. De même, les individus les plus aisés ont plus de temps pour se consacrer à la politique. L’élite politique à Athènes est composée de leaders politiques qui sont les portes paroles des citoyens. Dans tous les cas, ces leaders politiques doivent trouver une majorité et acquérir le suffrage des citoyens à l’Ecclésia.
La démocratie grecque est vue comme un régime démocratique avec une oligarchie représentée par les élites sociales. Finley disait que la démocratie athénienne qu’« il s’agit d’un régime oligarchique avec un élément décisif de participation populaire ». Il existe une dimension élitiste incontestable dans le régime athénien. Il faut néanmoins éviter d’admirer naïvement la démocratie athénienne en la voyant comme une démocratie parfaite. A l’inverse, il ne faut pas non plus juger trop durement la démocratie athénienne en la voyant comme une démocratie archaïque.  
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